Retours sur les usages « confinés » de PCN - Episode 1
Depuis mars 2020, les confinements ont rythmé la vie scolaire du collège Henri Matisse (20e). Pour tenter d’assurer la continuité éducative, les enseignants se sont appuyés sur PCN, ce qui leur a permis, au prix de transformations importantes des pratiques pédagogiques, de préserver le lien avec leurs élèves.
Mardi 18 mai, 12h30. Delphine Ricard, professeure de Lettres au collège Matisse depuis 2013, prend sur son temps de pause pour répondre à nos questions dans la salle des professeurs.
Quelle application vous a été la plus utile pendant les confinements ?
J’ai beaucoup utilisé la Webconférence de PCN. Contrairement aux outils de visioconférence que je connais, on peut identifier nos élèves. Pour moi c’est un gage de sécurité. La Webconférence est très pratique : on peut partager son écran avec les élèves et communiquer directement avec eux via le chat. Beaucoup posent des questions et cela nous permet d’échanger en temps réel. La plupart des élèves préfèrent couper la caméra et le micro. Je regrette de ne pas les voir, mais je respecte leur choix. Ils se protègent de cette façon contre de possibles utilisations malveillantes.
A quelle fréquence aviez-vous recours à la Webconférence ?
Pendant le premier confinement, je l’utilisais une fois par semaine avec chacune de mes classes. Mais en avril dernier, on l’a utilisé beaucoup plus ! Je mettais en place la visio quasiment à chacun de mes cours. Si j’ai deux heures d’affilée avec la même classe, on fait 1h30 avec la Webconférence et une demi-heure en autonomie pendant laquelle je leur donne des exercices à faire.
En dehors de la Webconférence, avez-vous utilisé d’autres modules de PCN ? Par exemple le module Exercice ?
Oui, j’ai découvert le module Exercice assez récemment. Je l’utilise assez régulièrement mais pas autant que je voudrais. Il faut que je m’organise pour créer de nouveaux exercices. Pour l’instant, j’ai créé uniquement des exercices de conjugaison. J’en ai corrigé certains qui sont accessibles aux élèves pendant un temps limité. J’en ai mis d’autres en mode entrainement. L’option est assez bien faite. L’enseignant peut choisir de corriger un exercice ou de le laisser à disposition des élèves. Je pourrais utiliser davantage cette application. Ca va venir, petit à petit… J’ai encore pleins de choses à explorer dans PCN !
Parmi les outils que vous avez utilisés, lequel préférez-vous finalement ?
J’adore la frise chronologique ! Je trouve que c’est une application absolument géniale, ergonomique, facilement maniable par les élèves. Avec les 6ème, on a créé une frise sur Les Misérables de Victor Hugo et avec ma classe de 3ème, une frise sur l’Histoire de la poésie au 20ème siècle. J’utilise la frise comme un moyen pour faire un travail de recherche et pour que les élèves contribuent de cette façon à une construction commune.
Depuis cette année, j’utilise aussi les cahiers multimédias, notamment pour les lectures cursives que je donne à la maison. Je répartis les thématiques par groupes de travail. Les élèves rédigent ensuite leur compte-rendu de lecture sur le même cahier. A la fin, cela donne un aperçu assez complet de l’œuvre qu’ils ont lue.
Extraits de cahier multimédia et de frises chronologiques conçus et utilisés par Delphine Ricard
Vous êtes aussi professeure principale d’une classe de 3ème, en quoi PCN vous est utile pour cette partie de votre travail ?
Je me sers surtout de la messagerie pour communiquer avec les familles et transmettre des informations urgentes. Jusqu’ici, les parents ont très bien compris et il n’y a pas eu d’abus de leur part. Mais les parents n’ont pas tous activé leur compte ou les notifications des messages. Et c’est vrai que ce sont souvent avec ceux-là que j’ai le plus besoin de communiquer, ceux qui sont parfois un peu éloignés de la scolarité de leurs enfants.
Et qu’en est-t-il de la communication avec les élèves ?
PCN a contribué à changer le lien entre les enseignants et les élèves, en créant une sorte de proximité nouvelle. Notre communication avec les élèves via PCN est beaucoup plus directe : j’ai un accès immédiat à leur travail et eux n’ont plus à attendre une semaine pour avoir leur copie.
D’une façon générale, le côté ludique de PCN leur plait. En plus de cela, ils sont conscients qu’ils doivent acquérir une compétence numérique. Ils sont très connectés via leur smartphone mais on s’est tous rendu compte, pendant le premier confinement, qu’ils maitrisaient assez peu certains usages basiques comme l’envoi d’un mail par exemple. PCN nous permet de travailler ces compétences avec eux de manière transversale.
Après cet échange avec Delphine Ricard, nous croisons Jérôme Trinssoutrop, professeur d’arts plastiques, passionné par la peinture du moyen-âge. Il nous reçoit dans sa salle de cours.
Jérôme Trinssoutrop enseigne à tous les élèves du collège. En effet, chaque classe a une heure d’arts plastiques par semaine. C’est pendant le 1er confinement qu’il a commencé à utiliser PCN pour envoyer des exercices à l’ensemble de ses élèves.
Pendant le premier confinement, vous avez donc décidé d’utiliser le module Exercice de PCN. Comment cette idée vous est-elle venue ?
Pour les enseignants des disciplines artistiques, cela a été difficile de mettre en place la continuité pédagogique avec nos élèves : une heure par semaine, c’est peu, surtout à distance. Dans ma discipline, je demande à mes élèves de créer, de dessiner. Difficile de faire cela à distance. Je me suis dit que j’aillais utiliser PCN pour travailler la théorie et j’ai donc pensé que ce module Exercice allait pouvoir m’aider. J’ai choisi le thème du "cadrage" et aussi de la méthodologie pour élaborer un projet artistique. Cela nous a permis de garder le contact, de ne pas perdre le fil.
Avec cette application, je peux créer un exercice de type QCM avec seulement des questions fermées. J’entre les bonnes réponses au préalable et ensuite PCN corrige automatiquement les élèves. Ils ont leur note immédiatement après avoir fini l’exercice. Je peux aussi créer un exercice avec des questions ouvertes, ce qui permet aux élèves de rédiger leurs réponses. Pour ces exercices de réflexion, je mets à leur disposition une ressource documentaire qu’ils peuvent consulter à tout moment. Une fois que le temps imparti pour faire l’exercice est écoulé, ils n’y ont plus accès. Lorsque leur devoir est corrigé, les élèves reçoivent une notification et peuvent consulter leur copie.
Extrait d'un QCM proposé par M. Trinssoutrop
Pendant le confinement, à quelle fréquence utilisiez-vous le module Exercice ?
J’envoyais un exercice par semaine à chacune de mes classes. Je pouvais envoyer le même exercice à toutes les classes d’un même niveau. C’est un gain de temps considérable quand on a tous les élèves du collège !
Extrait d'un exercice