Révolution numérique à l'école de la Porte d'Ivry
L’école élémentaire de la Porte d’Ivry (Paris XIIIème) a toujours conduit des projets riches et variés. De la création artistique aux activités physiques en passant par la découverte culturelle, rien n’était laissé au hasard grâce à la mobilisation d’une équipe pédagogique soudée. L’arrivée de PCN ajoute à cela un outil précieux dont l’école aurait désormais du mal à se passer !
Une directrice qui fixe le cap
En arrivant à l’école de la Porte d’Ivry, on ne sait plus où donner de la tête. Sur ce mur, des reproductions des vahinés de Paul Gauguin réalisées par les élèves, sur celui-là des portraits d'élèves mimant des émotions dans le cadre d’un projet mené en partenariat avec un artiste. Plus loin, des guirlandes colorées rappellent la récente célébration du nouvel an chinois.
On est tout de suite frappés par la richesse des activités pédagogiques proposées aux 270 élèves de l’école. Il faut dire que sa directrice, Armelle Lenci, insuffle une énergie qui ne fait aucun doute. « Quand on se lance dans un projet, ici on y va à fond » précise la directrice. Et pour cette année scolaire 2017/2018, c’est le tournant numérique que l’équipe pédagogique a décidé de prendre à bras le corps.
« En juin dernier, nous avons eu la confirmation que nous allions être dotés en vidéoprojecteurs interactifs, en PC portables et en tablettes… En toute logique, nous avons souhaité rejoindre l’expérimentation de PCN pour que l’utilisation de ce matériel s’appuie sur un outil commun à tous » explique la directrice.
Une stratégie gagnante pour une « révolution numérique »
Une fois cette décision prise, la directrice secondée par Maëlle Bottin, maître supplémentaire à l’école, a imaginé une stratégie en trois temps pour que PCN se fraie progressivement une place dans le quotidien de la communauté éducative.
La directrice explique clairement que « la première étape a consisté à former, conjointement les animateurs et les enseignants de l’école. Il était important que la formation soit commune aux personnels scolaires et périscolaires car nous travaillons beaucoup ensemble. Ensuite, à compter d’octobre, nous avons cherché à attirer les parents vers l’ENT ».
Maëlle Bottin explique que cette captation des parents d’élèves s’est faite via la création de blogs, l’utilisation du carnet de liaison pour communiquer des informations, la création d’une frise chronologique en guise de calendrier annuel de l’école.
« Enfin, depuis janvier, c’est au tour des élèves de faire leur entrée sur PCN » ajoute Armelle Lenci. Pour cela, Maëlle Bottin apporte une aide précieuse, en particulier sur les petites classes. La présence de cette professeure surnuméraire permet d’accompagner les élèves dans la prise en main initiale de PCN.
La stratégie s’avère gagnante. Sans jamais rendre obligatoire l’utilisation de PCN, Armelle laisse chaque membre de l’équipe pédagogique rentrer à son rythme dans le projet. Il n’empêche qu’à peine 6 mois après l’arrivée de PCN, la directrice observe une « vraie révolution numérique au sein de l’équipe. Sans précipiter les choses, tous se sont emparés de l’ENT et tous y ont trouvé leur intérêt ». Pour nous en convaincre, rien de tel que d’aller en salles de classe à la rencontre des principaux intéressés.
Une appropriation rapide de PCN par l’équipe pédagogique
Une des particularités de l’école de la Porte d’Ivry est son implantation au cœur du Triangle de Choisy, le plus grand quartier asiatique de Paris. Du CP au CE1, tous les élèves y suivent obligatoirement des cours de chinois. A partir de CE1, ceux qui veulent continuer rejoignent la section internationale et poursuivent l’apprentissage de la langue à raison de trois heures par semaine.
Près de la moitié des élèves de sections internationales ne provient pas de familles sinophones. Il est parfois difficile pour ces familles de suivre ce qui se fait en classe et d’aider leurs enfants à la maison. Pour répondre à ce problème, Congcong Zhao et Beibei Cui, toutes deux professeures de chinois, ont vu dans PCN l’opportunité de renouer avec ces parents d’élèves.
« Grâce au blog, je leur montre tout ce que leurs enfants font en cours. Ils peuvent suivre une leçon en reprenant les signes appris par leur enfant en cours, je détaille tout. Même les parents sinophones sont contents parce qu’ils voient que le cours ne se limite pas à apprendre le chinois, il y a aussi la découverte culturelle : ils comprennent l’intérêt de poursuivre la section internationale » explique Congcong dans un français limpide. Récemment les élèves ont décoré les traditionnelles assiettes bleues et blanches pour le nouvel an chinois. De quoi embellir un blog déjà très fourni.
Ces assiettes réalisées par les élèves sont d’ailleurs de véritables petits chefs-d’œuvre qui pourront rejoindre le cahier multimédia dédié au Parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC) de l’élève.
C’est Anne Marchisio, enseignante en CP, qui s’est attaquée à ce chantier de grande envergure en début d’année. « Les élèves sont censés disposer d’un cahier de PEAC qui les suit du CP à la 3ème. Le cahier multimédia proposé par l’ENT est l’outil idéal » explique Anne Marchisio.
Avec beaucoup d’humilité, elle précise que le cahier est individuel. Il faut entendre par là qu’en début d’année l’enseignante a pris le temps de créer un cahier par élève ! « Oui, ça représente beaucoup de temps mais ça en vaut vraiment la peine ». Grâce à cela, la directrice observe que si un élève est marqué par un travail réalisé en école élémentaire, il pourra l’exploiter pour son oral au brevet des années plus tard ! Les quelques cahier entrevus sont magnifiques : sur une page de superbes totems réalisés avec Florence Herlingue, professeure de la Ville de Paris en arts plastiques. Plus loin, Anne Marchisio a déposé la piste audio du conte musical Pierre et le loup raconté par Gérard Philippe.
De son côté, Valérie Hélie, est enseignante en CE1. Dans le cadre d’un partenariat avec le théâtre des Champs Elysées, ses élèves travaillent cette année sur « Le Barbier de Séville », traduit en français et réécrit pour le public scolaire. Ses élèves ont dû apprendre sept chants qu’ils ont eu l’honneur d’interpréter au théâtre des Champs Elysées. « Dans le cadre de ce partenariat, le Théâtre des Champs nous envoie de nombreuses ressources numériques : partitions, iconographies, etc. Je dépose systématiquement ces documents sur le blog de l’ENT. Elèves et familles peuvent tout suivre ici ».
Dans un autre registre, Mathilde Souveton et sa collègue professeur de la Ville de Paris en EPS Evelyne Poinsot organisent un spectacle d’acrosport avec les CM2. Attention, sensations garanties ! Grâce aux tablettes, le spectacle est désormais filmé et déposé sur le blog de la classe. C’est une avancée énorme ! En effet, le préau est trop petit pour convier les parents au spectacle. Jusque-là, ils n’avaient pas la chance de voir les performances de leurs enfants. Ce temps-là est révolu, ils peuvent désormais revoir le spectacle à la maison et les retours sont très positifs.
D’ailleurs, parlant des retours, si tous les personnels rencontrés lors de notre visite sont ravis de PCN, ils en demandent un peu plus : « Ça serait super si on pouvait voir le nombre de vues de nos billets et permettre aux parents de réagir très rapidement à nos publications, par un petit ‘j’aime’ par exemple » précise Congcong en porte-parole de la communauté enseignante.
La dictée s’invite sous toutes ses formes sur PCN
Outres ces nombreuses activités culturelles, les élèves de la Porte d’Ivry travaillent bien évidemment l’orthographe.
Toutes les semaines, Valérie Hélie pratique la dictée négociée avec ses élèves de CE1. « Les parents ne comprennent pas bien ce concept et sont parfois frustrés lorsqu’ils ne voient que 3 lignes de dictées sur le cahier de leur enfant. En créant un blog dédié à la dictée négociée, j’explique aux parents comment on arrive à une dictée de 3 lignes qui demande en réalité beaucoup de travail ».
Sur le blog, Valérie Hélie détaille et illustre donc les étapes de cette activité : elle publie les photos des élèves écrivant sur leur ardoise la dictée proposée par l’enseignante. Ensuite, elle filme les équipes de 2 ou 3 qui débattent sur les choix d’orthographe de chacun : « pourquoi avoir mis un « s » ici ? Et cette double consonne ? » Enfin, elle poste la photo du tableau où elle a recopié toutes les propositions des équipes. Dernière phase de la dictée, le choix de la formule correcte.
Plus loin, Anne Marchisio pratique la dictée à l’adulte. Les élèves de CP, déguisés en ce jour de carnaval, racontent à l’enseignante ce qu’ils ont fait la veille. Ils se sont rendus au conservatoire pour découvrir et pratiquer de nouveaux instruments. Au menu, les cuivres : trompette, tuba, trombone. Cet exercice les invite à trouver le vocabulaire et les tournures adéquats. Le résultat est de qualité, en une demi-heure et sous la dictée de ses élèves, l’enseignante a créé un billet de blog vivant et illustré de nombreuses photos.
L’heure de la récréation approche. Dans la classe voisine, il est temps de noter les devoirs. Comme tous les jours, l’enseignante Audrey Rochat désigne un des élèves de CE1 pour renseigner le cahier de textes sur PCN. Aujourd’hui, c’est au tour de Lana. Elle se rend près de l’ordinateur de classe, note les leçons à réviser pour le lendemain. « Parents et surveillants de l’étude pourront accéder aux devoirs. Si l’élève n’a pas tout noté, c’est une sécurité » explique Audrey.
Place aux activités périscolaires… sur PCN !
Si le temps scolaire est terminé, l’école n’est pas finie pour les élèves inscrits aux activités périscolaires. Dans ce domaine aussi PCN est devenu un outil dont on ne saurait plus se passer.
Régis Falzon est responsable éducatif ville (ci-après REV) : « Nous avons un projet d’animation qui est lié au projet d’école. Le fait de partager ce qu’on fait sur l’ENT permet de mieux incarner cette complémentarité ». Avant PCN, la communication sur les activités périscolaires se faisait via l’affichage mural. Maintenant, chaque activité fait l’objet d’un blog où parents, enseignants et élèves peuvent voir ce qui est proposé pendant les TAP.
Tous les animateurs ont leur compte PCN. Certains sont plus fervents utilisateurs que d’autres. C’est le cas de Clément Tholy qui anime un atelier cinéma et qui a été désigné référent ENT pour le périscolaire. Aujourd’hui, les enfants découvrent le cinéma burlesque. Pendant qu’ils créent et filment une scénette sur le modèle de La Danse des petits pains de Charlie Chaplin, Clément nous explique comment l’ENT contribue à changer les métiers de l’animation périscolaire.
« Ca faisait quatre ou cinq ans qu’on demandait un outil pour parler de ce qu’on faisait et pour faire connaitre le travail que les enfants réalisent toute l’année avec nous. Cet outil était très attendu et maintenant on l’a. C’est la perception de notre métier tout entier qui va changer ! Jusque-là on était réduits au spectacle de fin d’année. Le périscolaire, c’est plus que ça : c’est une façon d’éduquer les enfants tout au long de l’année » se réjouit Clément.
Les enfants eux-mêmes s’emparent de PCN sur le temps périscolaire. Au cours de son activité « Créa-Fun », Salima Moumene se débrouille toujours pour disposer de la classe mobile.
« Ici, les enfants font des activités manuelles sur un sujet d’actualité : aujourd’hui, ils réalisent un flocon de neige…Eh oui, la semaine dernière c’était tout blanc ! » explique Salima. « (…) pendant ce temps-là, deux d’entre eux, ceux qui ont été élus ‘reporters’ en début de séance, créent des billets sur le blog pour raconter ce qu’on fait ou ce qu’on a fait lors de la séance précédente ». Aujourd’hui, c’est carnaval, alors le reporter en herbe ne résiste pas à l’idée de créer un billet sur mardi-gras !
Il y a quelques jours, c’était le nouvel an chinois à l’école de la Porte d’Ivry. Avec toute la créativité que partagent ici directrice, enseignants, animateurs et élèves, nul ne doute que PCN ne va pas tarder à se mettre aux couleurs de l’année du chien !