L’école Tanger B, le potager et l’ENT
A l’école élémentaire Tanger B (Paris XIXème), nombreux sont les projets pédagogiques qui s’invitent sur Paris Classe Numérique. C’est le cas du potager de l’école dont les activités sont relayées sur un blog de l’ENT. A Tanger B, tout comme le potager, l’expérimentation de PCN porte ses fruits.
L’expérimentation de Paris Classe Numérique
A la rentrée 2016, l’école élémentaire du groupe scolaire Tanger B accepte la proposition de l’Inspectrice de l‘Education Nationale de circonscription de rejoindre l’expérimentation de PCN. A l’époque, la directrice de l’école Eléonore Castreau n’avait qu’une connaissance modeste des ENT – elle-même étant utilisatrice en tant que parent d’élève. Néanmoins, l’intérêt d’expérimenter cette solution dans le premier degré lui est apparu évident.
Dans cette école classée REP, le numérique est en effet perçu comme un des leviers permettant d’affronter les problèmes de fragilité scolaire. Pour Eléonore Castreau, « le numérique permet à un groupe d’élèves de regarder la même chose en même temps. Capter l’attention de notre public scolaire n’est pas simple. Plutôt que d’ouvrir son manuel individuellement, la mobilisation de l’attention de tous sur un objet commun facilite la cohésion. »
Après consultation de l’équipe éducative, enthousiaste à l’idée d’intégrer le projet PCN, l’école s’est donc lancée dans l’aventure. Des temps de formation initiale à destination de la directrice, des enseignants et des personnels périscolaires ont été assurés par l’Académie et la Ville de Paris. Depuis, le Formateur en informatique pédagogique de l’Académie propose aux enseignants des temps d’échanges et de formation pour approfondir leurs usages de l’ENT.
Côté direction, Eléonore Castreau parle d’usages « extrêmement modestes ». Pourtant à en voir les informations communiquées sur l’ENT, PCN joue un rôle important dans la communication interne de l’école : menus de la cantine, informations sur les élections des parents, actualités sur la vie de l’école, programme d’activités périscolaires. La liste est longue. « L’enjeu maintenant est de faire en sorte que les parents réussissent à se connecter… Nous comptons sur les élèves pour cela : ils sont habiles avec le numérique. Ils sont le meilleur relais auprès de leurs parents ». D’ailleurs, les premiers résultats se font sentir, depuis la rentrée Eléonore Castreau reçoit quelques demandes des parents par le biais de la messagerie de l’ENT.
Paris Classe Numérique en pratique
Il est 9h, une ambiance studieuse règne dans la classe de Mathieu Chadeffaud, enseignant à l’école Tanger B depuis quatre ans. A la demande de leur maître, Olivia et Abdoulaye, tous deux désignés « messagers de la classe », se lèvent pour aller chercher les tablettes et les distribuer à leurs camarades.
« Aujourd’hui, un demi-groupe va travailler en autonomie sur les tablettes et un autre va publier sur le blog du potager » annonce Mathieu Chadeffaud à ses élèves de CM2. Quel que soit leur groupe, tous les élèves se connectent à l’ENT : les uns pour trouver dans la boîte à outils les liens permettant d’accéder aux exercices en ligne (Multix et Calculatice pour le calcul mental et Ortholud pour la grammaire), les autres pour accéder au blog du potager.
« Maintenant les élèves connaissent bien leurs codes d’accès. L’an dernier, à chaque connexion, on perdait beaucoup de temps ! Mais en pratiquant, on s’améliore. Ça passe par des petites choses : j’ai par exemple réalisé qu’il fallait retirer les majuscules et la correction automatique. Pour la saisie des mots de passe, ça facilite la vie » explique Mathieu Chadeffaud. De fait, en quelques minutes seulement, tous les élèves sont prêts à commencer leur activité.
Pour le groupe autonome, pas de perte de temps. Le calcul mental semble recueillir la préférence de la plupart des élèves. C’est le cas de Ryan qui s’exerce aux multiplications sur Calculatice et se dit « champion des multiplications ». Plus il progresse dans l’activité, plus les multiplications s’avèrent difficiles.
Le blog du potager
Pendant ce temps, l’autre groupe travaille avec Mathieu Chadeffaud sur le blog dédié au potager de l’école. La semaine dernière, lors de la séance au potager, situé sur le toit de l’école, le professeur des écoles a réalisé de courtes vidéos des différentes activités. « Aujourd’hui, je vais vous montrer comment intégrer les vidéos sur le blog. Vous allez ensuite pouvoir publier une vidéo et un texte de description » annonce l’enseignant.
Abdoulaye et Bangali se rappellent comment ils ont planté les semis de radis tandis qu’Olivia et Aminata relatent la façon dont elles ont prélevé des vers de terre dans le compost. Un problème technique pour publier sur le blog ? Pas de panique, Mathieu Chadeffaud redouble de vigilance pour répondre aux demandes de ses élèves et l’un d’entre eux, Philippe, en sa qualité d’assistant informatique en herbe, n’est jamais loin pour le seconder. Doué de talents informatiques, il finit toujours par trouver la solution aux problèmes de ses camarades.
Grammaire et orthographe sur l’ENT
Une fois publiés sur le blog de l’ENT, Mathieu invite toute la classe à éteindre les tablettes. C’est le temps de la correction de la grammaire et de l’orthographe. Le blog est projeté à l’écran, la classe regarde la vidéo puis les élèves lisent le texte d’accompagnement. La classe entame un travail de correction collectif : chasse aux erreurs et aux fautes de frappes ! Tout le monde participe.
« Grâce à l’ENT, le projet autour du potager se complète et se nourrit. Plus qu’une activité manuelle et agricole, le potager devient aussi un support pour travailler l’expression écrite, la grammaire, le traitement de texte » explique Mathieu Chadeffaud. Ici, le numérique n’est pas une fin en soi mais bien un moyen qui permet de créer du lien entre tous les projets pédagogiques de l’école.
Pour Eléonore Castreau, le potager sur le toit constitue l’un des projets phares de l’école. « C’est formidable, toutes les classes vont régulièrement sur le toit. On sème, on nourrit, on plante sur 300m² de parcelle. C’est un lieu de découverte infini pour les élèves ».
Géré par l’association Veni Verdi, référence de l’agriculture urbaine parisienne, le potager fonctionne au quotidien grâce à la mobilisation de deux services civiques. Parmi eux, Anaïs Franc partage sa passion avec les élèves de l’école. Elle ne connait pas le blog de l’ENT mais elle a hâte de le découvrir.
Tous les acteurs sur PCN
Les personnels périscolaires s’emparent aussi de PCN. C’est le cas de Johan Mengue, Responsable éducatif Ville (ci-après REV) en charge de la coordination des animateurs et de l’organisation des temps d’activités périscolaires (ci-après TAP). « L’ENT et moi, on est arrivés en même temps ! » dit-il avec un immense sourire. Il fait référence à sa prise de poste en tant que REV à la rentrée 2016, point de départ de l’expérimentation.
« Honnêtement, les premiers mois, je n’ai pas pu y consacrer trop de temps : 10 animateurs à gérer, des activités péri et extrascolaires à organiser. Le programme était trop chargé. Mais au cours de l’année, j’ai commencé. PCN c’est avant tout un relais informatif pour le périscolaire : ici priorité à la dématérialisation. Avant même de distribuer le programme des TAP dans les carnets de correspondance, je publie sur l’ENT : informations sur les réunions, grilles tarifaires, dates des journées portes ouvertes » explique Johan.
L’équipe périscolaire s’apprête à investir PCN au-delà de la communication. A compter de décembre, le jeu « Photo mystère » verra le jour. Un des animateurs publiera chaque semaine dans un blog une photo prise dans l’école, les élèves devront deviner où la photo a été prise. L’équipe souhaite aussi mettre en place une sorte de sondage « Choisis ton activité » pour recueillir les vœux des enfants et adapter le planning des activités en fonction. A Tanger B, PCN s’invite sur tous les temps éducatifs !